Le Juiice : Le retour de la Trap Mama
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Le Juiice : Le retour de la Trap Mama

Un talent pur Juiice!

Après son mini EP “Stockton to Paris” en début d’année, Le Juiice est revenue en novembre avec son album “Nous art : Masterpiece”. L’occasion de faire un retour sur son parcours inédit de jeune CEO.

Future star au caractère bien trempé

Boule d’énergie depuis l’enfance, Joyce baigne dans la musique et la danse. Elle grandit en entendant du Passif, du MC Solaar, mais aussi des figures de femmes avec de la variété française.

À l’adolescence elle se déchaîne, devient bagarreuse : la future Trap Mama est déjà une forte tête, les garçons ont peur d’elle. Elle se dit de la “génération zoulette”, pas étonnant pour celle qui a demandé “La fierté des nôtres” comme 1er album à Noël ! Ayant grandi à Boissy Saint Léger dans le 94, elle écoute beaucoup la Mafia K1 Fry, Rohff, Intouchable ou encore Kery James.

Jeune et ambitieuse

Son statut de grande soeur lui donne assez tôt le sens des responsabilités et de l’argent. La miss veut brasser des “mapessa” (= des billets). Elle s’oriente dans la banque pour devenir conseillère en gestion patrimoine, dans l’objectif de gérer de gros portefeuilles. Si elle adore le côté commercial, elle souligne également l’aspect social de la banque. Même si elle ne le met pas en avant, Joyce s’investit dans des associations : derrière le côté attrait du luxe, elle a une vraie sensibilité pour ce qui touche au social. Pour ce qui est de la banque, à terme le fossé entre l’hypercapitalisme et ses convictions profondes la pousse à arrêter.

Après quelques années dans ce secteur, elle bascule en mode “jeune CEO” : Joyce monte sa boîte de vente de vêtements. D’ailleurs il suffit de la regarder pour le comprendre : la sape et elle, c’est une histoire d’amour ! Toujours bien lookée, que ce soit en streetwear ou sexy, elle a le sens du détail et sait choisir des pièces qui sortent du lot.

C’est d’ailleurs son style qui lui vaudra d’être remarquée par Fianso. Alors qu’elle accompagnait un pote de quartier sur le tournage d’un “Rentre dans le cercle”, Sofiane lui dit qu’avec son look elle marcherait sûrement comme rappeuse. Le genre de coup de pouce du destin qui motive.

Trajectoire de la Trap Mama

C’est à New-York où elle a de la famille qu’elle posera pour la première fois en studio. Une fois encore, le rap se met sur son chemin quand on lui demande de poser une voix en français sur le morceau d’une connaissance.

L’énergie New Yorkaise est très importante dans la construction de Le Juiice. La communauté noire y propose des modèles de personnes fortes qui entreprennent. Il y a aussi la culture hip-hop qui y est bien implantée et fait partie de la ville.

Pour ses débuts officiels dans le rap, elle postera quelques freestyles en famille (sa soeur Shinobihana la filme, fait les backs…). Elle participe également à quelques Planète Rap et singles en 2019. Mais c’est sa participation à “Rentre dans le cercle”, en tant qu’artiste cette fois-ci, qui la propulsera.

Déterminée à ne pas attendre les autres pour avancer, elle se lance en indé et fonde son propre label “Trap House”. Tout ira très vite pour elle : dès 2020 elle sort “Trap Mama” puis “Jeune CEO”.

En 2021 elle participe au documentaire “Reines” et au single “Ahoo” aux côtés de Davinhor, Chilla, Vicky R et Bianca Costa. Suivront l’album “Iconique” en 2022 puis l’EP “Trap Mama 2” en 2023 et enfin “Stockton to Paris” début 2024.

En parallèle, elle fonde le média Homi TV destiné à mettre en avant des artistes émergents, plutôt indé. D’ailleurs un label sous la bannière Homi devrait se monter.

Nous Art : Masterpiece

Cette année, elle sort donc un mini EP “Stockton to Paris”, puis en novembre son album “Nous Art : Masterpiece”. Elle considère ce projet comme le plus abouti de sa carrière. Elle l’a voulu plus varié et plus personnel. En effet derrière la Trap Mama forte et imposante se cache aussi une femme sensible et vulnérable. Ce projet est donc multifacettes et permet de percer un peu la carapace de l’artiste.

On note un profond hommage à la culture noire, à commencer par le titre avec un jeu de mots. “Nous art” c’est aussi “noir” phonétiquement, Le Juiice insiste donc sur ce double sens. Autre clin d’œil : la cover du peintre ivoirien Obou qui s’inspire des masques africains. Une iconographie qui lui tient à cœur puisqu’elle a un masque tatoué sur le bras.

Sur cet album on a droit à une panoplie de feats de qualité : entre autres Limsa d’Aulnay, Yseult, Slkrack… On y retrouve aussi quelques surprises, comme ShaSimone une londonienne ou Shinobihana la soeur de Le Juiice qui se lance dans le rap.

Ce projet est celui qui lui a demandé le plus de temps et sur lequel elle a été la plus exigeante. Joyce sort de sa zone de confort et nous offre un panel varié d’ambiances et d’instrus. On a le droit à de la Trap, bien sûr, mais aussi à de la Jersey, des sonorités RnB…

“Nous Art : Masterpiece” commence dans la douceur et la subtilité, puis bascule dans une vibe plus brute et puissante - celle à laquelle elle nous a habitué - avant de se clore sur une note émouvante et mélancolique.

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