Comprendre le personnage : Limsa d’Aulnay
Écrit par : @Serdina
Nous y est, après plusieurs années d’attente enfin ce projet entre Limsa et Isha est dehors. Mais pour notre article c’est sur le premier protagoniste de cette histoire que nous allons nous concentrer, petit retour en quelques histoires et faits intéressants, importants, autour de la vie de Limsa, de sa naissance à Chauny jusqu’aux plus belles salles Parisiennes afin de mieux comprendre le garçon.
Limsa grandi à Chauny avant de déménager dans les quartiers nord d’Aulnay-sous-bois en l’occurrence aux Emmaüs, un quartier autrefois appelé cité de l’Europe (dû à ses rues qui portent chacun le nom d’une capitale européenne) et qui a vu l’émergence de très bon rappeurs, C.O.R, Goulag, Sefyu pour ne citer qu’eux. Un quartier assez cloisonné vis à vis des gares, comptez une trentaine de minutes pour rejoindre la gare d’Aulnay ou du Blanc-Mesnil à pied, on peut dès lors penser que c’était un obstacle pour son ouverture dans sa construction de rappeur. Mais grâce à son exclusion au collège et à son arrivé à l’internat toute cette problématique a été réglé, vivre dans un nouvel environnement avec des gens différents lui a permis d’affirmer ses goûts,aller à cet internat l’a fait évoluer en tant qu’humain et en tant qu’artiste d’aussi belle manière que Saint Exupéry le « Si tu diffères de moi loin de me léser tu m’enrichis mon frère ». Peut-on de ce fait remercier les professeurs de l’époque de l’avoir viré ? Personnellement c’est ce que je ferai.
Pour en revenir au steak, c’est cette ouverture de Limsa à l’internat qui lui a permis d’exacerber et développer ses influences autre que rap, cela lui a permis de s’imprégner et s’enrichir de cultures de différentes classes sociales, d’ethnies différentes. Et c’est ce mélange qui permet d’avoir un récit cohérent et de faire de la bonne musique, un récit cohérent parce que pour aller loin il faut être soit même ce que Salim fait à la perfection. À propos de sa musique, c’est un rappeur qui a un rapport très dur avec son œuvre, en soit cela ne diffère pas de tous les artistes que ce bas monde connaît mais il a cette grande spécificité de supprimer chaque morceau qu’il n’aime pas, on retrouve heureusement d’excellents sons dans la nature comme Woof une excellente boombap les fleurs de Limsa avec les sublimes (…,…) ou encore Seul, morceau qui précède l’intro de logique pt.2 seul two et est un morceau auquel B.B. Jacques n’a pas manquer de faire référence « Seul comme Limsa qui vous parle à vous ». Une référence rendue durant le Grünt live de Isha « J’fais des tableaux comme Pablo ou B.B. Jacques ». Mais on peut se demander si il est si bon pourquoi Limsa n’a pas explosé plus tôt ? À la manière d’un footballeur il n’a pas su être assez patient dans sa jeunesse, c’est la névrose de tout crack dans son domaine le manque de patience (Il est à noter qu’être impatient ne signifie pas forcément être un crack à bon entendeur). C’est le temps qui a aidé Limsa a devenir plus vrai, c’est le même cheminement que durant son enfance pudique il n’arrive pas à assumer ses goûts ce que je conçois tout à fait et en grandissant il a réussi à outrepasser le jugement des gens pour faire la meilleure version de sa musique. Si honnête que parfois on s’y sent, entendez le parler des mecs bourrés à la gare d’Aulnay, des différences sociales entre le nord et le sud de la ville, écouter Limsa c’est mieux comprendre les enjeux sociaux des quartiers, des banlieues parfois marginalisées car éloignées ou mal famé, Limsa bien qu’il puisse participer à la gentrification du rap (que cela soit en bien ou en mal en bien dans son cas) lui reste un artiste Hip-hop auquel on s’attache car nombreux sont ceux qui ont l’impression de vivre son quotidien, un mec de cité simple.
Une personnalité attachante qui a su s’entourer d’une fine équipe, si la France n’en veut pas c’est la Belgique qui va le recueilli après un passage en demi teinte par la vie Parisienne. « J’vante les mérites du rap belge mais j’viens d’paname » B.B. Jacques. Tout ça en partie grâce à Sopico comme il a pu l’exprimer en compagnie de Jean Morel :
Des rencontres qui ont fait de lui le rappeur qu’il est aujourd’hui, mais dont faire le résumé serait un sacrilège à la belle interview qu’il a accordé à Grünt dont on vous laisse le lien juste ici.
Ce qui frappe c’est aussi cette manière de faire attention à sa musique, un peu PNL sur les bords avec en supplément les morceaux qui disparaissent, ce qui doit sortir sortira (logique volume guez ne sortira sûrement jamais) et quand il apparaît en featuring c’est le frérot sinon c’est soigné, bien évidemment c’est toujours chirurgical.
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